Un jour j’étais amoureuse d’un jeune homme qui m’offrit une pierre en œil de tigre pour me protéger des mauvais esprits. La pierre, je l’ai déjà perdue...
Il m’avait fait trouver, assumer et aimer celle que j’étais. Dès lors il avait pris la place la plus importante de ma vie. Il m’avait fait croire en mes rêves, trouver le courage d’aller au bout. Il m’avait montré que j’étais forte. Il m’a dit les choses les plus belles qu’on m’avait jamais dites, regardé comme jamais on ne m’avait regardé. Son mystère m’emportait ailleurs, son imagination me faisait rêver. Sa douceur avait le dont d’apaiser mon cœur. Son sourire était comme un écho rendu au miens qu’il faisait naitre indéfiniment.
C’était comme trouver enfin celui qu’on attendait depuis toujours sans même si attendre. Notre histoire avait des allures de film ou de grand roman.
Il y eu une période où je fus profondément heureuse. Sa présence secrète, partout, guidait mes pas. J’aurais put déplacer des montagnes pour lui, quitter famille, amis et tout ce que je connaissais. Près de lui plus rien ne comptait que cette impression d’être simplement vivante.
Ce ne fut jamais simple mais je me disais que nous étions compliqués.
Si différents en apparence, si semblables au fond.
Même après les moments de souffrance, de désespoir, de colère ne subsistaient que complicité, compréhension et bonheur lorsque nous étions ensemble.
Surement trop de non-dit. Soudain jamais plus je ne le compris. Pour lui j’aurais tout subit, serais allé jusqu’aux frontières de la vie. Une fois, deux fois, trois fois tu m’as brisé. Après la première mort on se dit qu’on est fort, que rien ne pourra jamais nous arriver de pire. C’est surement vrai.
J’étais prête à pardonner, oublier, être là pour sauvegarder l’espoir d’un nous pour toujours. Je l’aimais… vraiment. Ca a duré, encore et encore. J’ai grandis, je suis devenu forte, je me suis construite cette image de la fille courageuse mais tu n’as jamais eu ce courage d’aller au bout.
Puis encore une déception, un nouveau coup. Je me suis dit que ca allé passer, que je ne pouvais pas vivre pire que ce que j’avais déjà vécu… La sensation d’être morte pendant des mois. Mais là je me rendis compte que cette histoire risquait vraiment de finir par me tuer. Mon corps ne supportait plus la douleur à laquelle je pensais être immunisé. J’avais soudain peur de ces sentiments et j’ai décidé que j’avais laissé les choses aller beaucoup trop loin.
Il se montrait irrespectueux envers moi, je devais arrêter de le trouver adorable. Je devais oublier nos rêves, oublier ce film, oublier le fantôme que j’avais aimé secrètement, le roi qui m’avait fait princesse, le lâche qui m’avait oublié...
Je devais oublier notre folie, nos rires, nos esprits qui se cherchent et s’adorent. Je devais oublier, son odeur, ses bras autour de moi, le soleil qu’il faisait entrer dans ma vie.
Je devais oublier l’excitation, la joie, les doutes, la peur, la souffrance…
J’allais rassembler objets, photos et mots. Chaque souvenir, chaque attention, chaque délice. J’allais tout rassembler et l’enfuir avec son image et mon cœur.
C’est là que je laissais une part de mes rêves, c’est là que je laissais l’amour… Je laissais quelque chose de moi ce jour là.
J’aurais juste encore aimé lui dire je t’aime.